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Siro's Life !
24 mars 2008

Réveil difficile

            Comment ai-je pu faire une chose pareille ?

Ce matin,  sortant péniblement du sommeil, en ouvrant les yeux, c’est sa trombine que j’ai vue sur l’oreiller !

Mais jamais, au grand jamais, je n’ai eu l’envie de passer la nuit en sa compagnie ! Seulement le fait est là : nous avons selon toutes les apparences dormi ensemble… Quoi qu’il se soit passé c’est une erreur. Je n’aurai jamais dû. Lui non plus, d’ailleurs, mais je me l’explique plus aisément : je ne le côtoie pas pour ses capacités intellectuelles. Et depuis la dernière fois, je doute qu’il ait réussi à comprendre comment fonctionnait la matière grise qui lui tient lieu de cerveau. Comment a-t-il pu ? Comment  a-t-il osé ? Il sait très bien ce que j’en pense, en plus : je refuse ! Cela n’est pas parce que nous vivons pour ainsi dire ensemble depuis plus de deux ans qu’il peut se permettre des incursions sous mes draps ! Pour qui se prend-il ?

            J’enrage ! Mais quel culot ! Et monsieur ne fait pas mine de bouger, ignore superbement le regard meurtrier que je darde sur son corps. Si j’avais des yeux revolvers, cela fait quelques minutes que môssieur serait en train de refroidir, aussi troué qu’un gruyère !

            Non, vraiment, je ne comprends pas comment il a pu se retrouver sous ma couette ! Du calme, essayons de reconstituer les événements de la veille. Hummm… il était déjà là quand je suis rentrée de la fac, avec ses (trop) nombreux potes. Malgré mes invectives et plusieurs basses attaques, je n’ai pas réussi à le déloger, LUI. Les autres ont rapidement pris la fuite, rien qu’en me voyant. Je n’ose pas imaginer ce qu’il a pu leur raconter sur moi, mais cela m’est bien égal dans la mesure où c’est efficace pour qu’ils débarrassent le plancher ! Cela a beau être chez moi, Môssieur invite ses potes et puisqu’ils semblent s’y trouver bien, ils mènent la belle vie ! Pendant ce temps, moi, sans relâche, j’attaque, chasse et mets au point de nouveaux systèmes d’extermination dans le but – enfin ! – de retrouver la solitude. Mais rien n’y fait ! Je ne suis plus maitresse chez moi ! C’est dramatique !

            J’en reviens toujours au même point : que fait-il dans mon lit ce matin ? Même si je n’ai pas réussi à le chasser hors de l’appartement, je ne l’ai certainement pas invité à partager ma couche, il se serait contenté du sol ! Etais-je consentante ? Voilà qui m’étonnerait ! Seulement, si je ne l’étais pas, il devrait y avoir  des traces de lutte, je n’ai aucun bleu, a priori rien de cassé, je ne suis pas ficelée comme un saucisson, l’appartement n’est pas jonché de débris ni bombardé, même mon bazar trône à sa place habituelle : bref, rien ne semble attester d’une défense active de ma part. Car je ne peux pas avoir été consentante. Rien que l’idée d’un tête-à-tête avec lui me révulse !

            L’autre possibilité à envisager, c’est que je n’ai pas été hier dans mon état normal… Réfléchissons… Ai-je bu ou fumé, fait quoi que ce soit qui ait pu me mettre dans un état second – ou même troisième, vu la répulsion que m’inspire le bougre (ensommeillé ou non) – qui pourrait expliquer sa présence à mes côtés à cet instant ? Non, pourtant, je me rappelle de la soirée et rien de tout cela.

A moins qu’il ne m’ait droguée à mon insu… mais soyons réalistes ; il est incapable de ce genre de calcul. Non, vraiment, j’ai passé une soirée très sobre, très saine, le genre de vie qui servirait de spot rassurant pour les parents. C’était d’ailleurs une soirée magistralement ennuyeuse ! Mais pas au point de me sentir réduite à CA !

J’écarte d’office l’hypothèse d’un dépôt incognito de l’être par des extraterrestres en goguette. Quoique… Est-ce si peu plausible ? Quelle explication rationnelle me reste-t-il ? Je ne me sens pas encore assez vieille et défraichie pour avoir proposé une nuit portes ouvertes à l’occasion des Journées du Patrimoine, alors zut ! Qu’est-ce que cette erreur de la nature fiche dans mon lit ???

Déjà le premier contact… Remontons le temps un instant. Nous nous sommes rencontrés, pour la première fois grâce à  …Mais non, voyons, qu’est-ce que je raconte ? Ca sent l’eau de rose tellement c’est cucu la praline ! Non, en réalité, nous nous sommes rencontrés à cause de mon voisin de pallier. (Voilà qui est plus en accord avec ce que j’éprouve, sacrebleu !) Et déjà, nos rapports s’annonçaient difficiles. On raconte que les contraires s’attirent, mais là, nos différences ne parviendront jamais à nous unir, c’est clair ! Après ces premiers contacts plus que houleux, évidemment, rien ne s’est arrangé. Malgré mes incessantes tentatives et assez désespérées de rupture totale de liens d’aucune sorte, nous continuions à nous voir tous les jours ou presque. C’est qu’il s’accrochait, l’animal ! De mon côté, vous allez penser que c’est du sadomasochisme, de la pitié ou la marque d’une patience infinie. Et la réponse exacte est : rien de tout ca ! Je n’avais tout simplement pas le choix, il me fallait subir. Hélas ! Alors bien sûr, après ces deux ans de vie quasi-commune, j’ai appris à me comporter de manière apparemment civilisées : fini les cris, les tremblements des genoux, les mains moites, les larmes de rage, et toute la panoplie de manifestations corporelles diverses correspondant à une émotion forte.  Je ne cède plus dans la seconde à mes vils instincts lorsque je suis en sa présence, ou confrontée à un de ces (trop) nombreux « potes ». Sans me vanter, je suis parvenue à être (presque) zen : je conserve un calme olympien, j’agis avec une précision chirurgicale, en bref  et sans me vanter : je garde une maitrise de ma personne incroyable. Sauf ce matin. Soit. Mais d’habitude je ne dors pas avec lui !

Dès qu’il sera parti, je défais mon lit et hop à la machine ! Tout à 90° afin que pas la moindre fibre de tissu ne conserve la moindre trace de son passage sur les draps !

Il est temps de se débarrasser du gêneur. J’enrage. Je lui assène un grand coup sur la tête. La moue dégoûtée de mon visage lui sert de bonjour. Pas de câlin, pas de bisou, que dalle ! Qu’il dégage ! Ou je ne réponds plus de mes actes. Argh ! IL cherche à s’enfuir, mais une claque magistrale l’achève. Bonheur ! Je crois qu’il est mort !

Mes draps sont au lavage, je suis moi-même douchée et fraiche à nouveau. Son cadavre a disparu. Plus rien ne subsiste de son passage ici, ni de cette monstrueuse nuit. Je n’éprouve aucun remords. Je suis même réjouie, à un point d’une rare intensité. Je suis sûre que vous me comprenez…

Car enfin, à ma place, VOUS, qu’auriez-vous fait en vous réveillant à côté d’une blatte ?

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Commentaires
M
Comment, Violyne? Connaitrais tu donc le même Cafard que MOI je connais?? <br /> Non, je ne crois pas, je pense plutôt que tu n'as pas compris que je faisais VRAIMENT référence à une personne! (Bien sûr il reste possible, si tu es Toulousaine, que tu ai croisé son chemin dans un bar quelconque...)
V
Je vois Mily que tu n'as pas pu toi non plus éviter sa route à celui là . . . C'est clair qu'il remporte haut la main le titre de parasite ...
M
Nous, on en connait justement un, de Cafard, sauf que lui il pèse dans les 120 kilos, qu'il "parle" et drague tout ce qui bouge à sa portée (de sexe féminin, évidemment....). C'est un gars, quoi, il se fait appeler comme ça, c'est tout...<br /> <br /> Et j'imagine que je réagirais à peu près comme ça si je me réveillais à côté de lui.<br /> <br /> Parce qu'il porte vraiment, vraiment bien son nom!
M
En camping il m'est arrivé de me réveiller en sursaut en serrant les poings machinalement. Sans le savoir je venais de me faire exploser une grosse araignée juteuse dans la paume de ma main.
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