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Siro's Life !
12 mars 2007

Le pire week-end de ma vie...

A l'origine cet article a été posté sur un autre forum : La Horde des Brasseurs. :

"Je sais que cette "histoire" (vraie du début à la fin) relate des faits "vachement personnels" mais je ne sais pas, je me sens "obligé" de la raconter ici.
Le week-end qui vient de s'écouler est probablement (et pour trèèèèèèès longtemps j'espère) le pire week-end de ma vie. Quoique, très enrichissant (oui, à la suite de ce que vous lirez, vous aurez le droit de dire que je suis bizarre).

Tout a commencé samedi après-midi, où lors d'une conversation avec mon amie, ça a mal tourné.
Ce qu'il faut savoir est qu'elle est italienne, vit à Sassari (en Sardaigne), fait ses études à Milan, ne parle pas français (quoique, elle s'améliore puisqu'elle l'apprend), communique avec moi en anglais (puisque je ne parle pas un mot d'italien). C'est une bonne base pour comprendre la difficulté et l'étrangeté de la situation. Ah oui, nous ne nous sommes vus que deux semaines cet été, depuis ça n'est que communication par téléphone, msn, mails, lettres, textos, etc... tous les jours depuis.
Bref, on discutait et un sujet a eu un détournement de sens, mal compris de l'autre, on s'est enflammé. Comme vous connaissez certainement la situation : on accable l'autre de reproches, on n'écoute pas ce que nous dit l'autre, et ça grimpe. Les problèmes d'expression et de compréhension de l'anglais deviennent plus difficiles à chaque fois, ce qui accentue la difficulté de la conversation qui se dégrade un peu plus à chaque fois.
A un moment, mon amie, E., m'annonce que c'est fini, qu'elle n'en peut plus, qu'elle n'y arrive pas, que c'est trop difficile, etc... et qu'elle décide de TOUT arrêter là maintenant tout de suite. C'est à dire qu'elle ne veut plus entendre parler de moi, mon cas est résolu.
Bien qu'ayant conscience que notre situation ne permet pas de nous considérer comme un couple "normal", je me permets d'introduire ma prochaine phrase par :
"Comme tout couple", nous avons nos engueulades, nos prises de tête, etc... mais cette fois-ci, c'est la première fois que ça allait aussi loin, que c'était aussi radical.
J'ai donc pris son désir d'arrêt avec le plus grand sérieux du monde.
Et pris par la douleur, j'ai pleuré toute la journée sur l'épaule d'une amie compatissante (je ne suis pas sûr de l'orthographe).
Bref, elle me remonte le moral et me booste tout l'aprem pour (je vous passe les détails) que je l'accompagne à une soirée "loups-garous" (le jeu de société avec les villageois, la sorcière, le chasseur, ...) organisé dans ma résidence par un ami. Étant censé être une quinzaine, ça me ferait du bien de voir du monde, bla bla bla...
Bon, quelques heures après, sans pour autant revenir sur sa décision, E. a repris le contact et nous avons pu rediscuter quelques minutes. Mais la soirée commençait, la conversation n'avançait pas, mon amie compat... MON AMIE est venue me chercher pour rejoindre le groupe de joueurs.

Tout se passait bien, repas pizza, tranquille, on commence le jeu.
A la pause après la première partie, une amie retourne chez elle quelques minutes pour chercher un truc et nous appelle : "il y a un type chelou devant chez elle."
L'organisateur sort et va voir (dans le couloir d'à côté) : il s'agit d'un (jeune) SDF qui vient dormir dans le couloir une ou deux fois par semaine. Il ne fait jamais de mal à personne, à priori, tout va bien.
Ce jeune homme (le SDF), qui se fait appeler "Devil", et qui par là même a donné le même prénom à son chien, demande à notre organisateur si on peut l'accepter, histoire qu'il ait un peu de compagnie "le temps que sa copine rentre".
Ça fait trois semaines qu'il vient "régulièrement" dans le couloir, il n'a jamais emmerdé personne, pas de problème, tout le monde l'accueille, il participe même à une partie de loups-garous.
Problème : notre jeune (18 ans tout de même) homme tient dans sa main une bouteille d'un alcool douteux (même à l'odeur les plus fins connaisseurs n'ont pu déterminer ce que c'était) et en boit une rasade régulièrement.
Et vers 4h, le drame arriva : il a littéralement pété un câble.
Devenant agressif, donnant des coups dans les murs, les tables et chaises, insultant tout le monde, mélangeant ce qu'il disait, ses pensées, son histoire (au passage assez sordide), il devenait de plus en plus incontrôlable.
Notre souhait a été de le calmer, mais rien n'y faisait.
Nous décidons, après une bonne demi-heure de discussion, d'appeler le "gardien" d'astreinte, un ami, car notre pouvoir pour le calmer ne fonctionnait pas.
Il arrive, le calme un peu (ce gars-là impose le respect par sa stature impressionnante et par sa voix très douce et calme. Mais Devil n'est pas du tout stable, le gardien préconise l'appel à nos chers amis de la police car la situation était clairement ingérable.
Se passe une bonne demi-heure le temps que les hommes en bleu arrivent, montent, "discutent" avec lui quelques secondes le temps qu'il s'énerve, comme ça le menottent, le maîtrisent, hop, emballé c'est pesé.
Je dois dire que ce passage m'a passablement choqué, les policiers ayant déjà un avis avant même d'avoir vu ce fameux Devil : "Oui, ce genre de connard on connaît par coeur, on en ramasse tous les jours, se sont des casses-couilles qui font chier les gens à longueur de temps". Oui, cette phrase est texto ce qu'a dit l'un des policiers. Les deux autres ayant (bien sûr je dirais presque) acquiescé de la tête.
Bref, le gardien nous ayant demandé de partir pour ne pas redonner un climat de tension le temps que la police arrive, j'ai suivi la scène de loin (mais de suffisamment prêt pour en voir un maximum). Sauf un détail.
Devil s'en va donc, menotté, escorté par les trois policiers qui l'emmènent au poste.
Le gardien d'astreinte revient donc nous voir... avec le chien avec lui (un croisé berger allemand / je-ne-saurai-en-dire-plus de 8 mois) en nous disant : "ils ont dis c'est ça (sous entendu vous le gardez) ou la fourrière, tant pis pour lui (sous entendu le SDF).
Nous voici donc, à 5h du matin environ, avec une soirée foutue à l'eau et un chien sur les bras.
Sympa.
Nous, paniqués, ne sachant que faire de ce chien, décidons de veiller (du moins 4 d'entre nous) et aviser le lendemain matin (dimanche donc).
Je vous passe les détails de ce moment, bref, le lendemain matin, après un petit dej' qui restera dans mes annales de petit dej', on décide de rappeler la police pour leur poser la question pour le chien et son maître.
Entre les insultes de celui que j'ai eu au téléphone ("Hé bin, vous avez encore ramassé un connard de plus." - décidément, ils aiment bien ce mot pour désigner les gens, sympa), les choses stupides qu'il me disait ("Bin ramenez le chien à l'appartement de son maître." - "monsieur, je vous rappelle que c'est d'un SDF dont nous parlons..." nous avons réussi à savoir ce que nous voulions : avec ce genre d'arrestation, Devil (le maître, pas le chien) sortirait, à priori, vers 14h. Parfait, plus que 5h, dès qu'il sortira, il reviendra à la résidence, on lui rendra son chien et tout baigne on fini notre dimanche tranquillou...
Mais bien sûr !
15h30, toujours personne...
15h45, je reçois un texto...

C'est une ex à moi qui m'envoit le message suivant : "Tu fais quoi là ? Moi je viens de prendre plein de cachets !!"
Si je m'attendais à ça !?
Bref, je l'appelle, discute avec elle, essaie de savoir ce qu'elle a pris, où elle se trouve exactement, etc, bref, tous les renseignements nécessaire pour le samu que je comptais appeler. Et le plus vite possible n'ayant aucune idée des effets de ce qu'elle avait ingurgité (somnifères, tranquillisants et anti-inflammatoire)
J'apprends qu'elle est chez son petit ami, qu'il est présent, mais tellement occupé qu'il ne s'est rendu compte de rien.
Bref, j'essaie de pas perdre les pédales, je panique pas, je prétexte un rappel, appelle le samu, donne les renseignements, le samu me dit que je dois y aller quand même, au cas où ils ne viennent pas de suite, ou je ne sais plus trop pourquoi...
Super, elle habite à l'autre bout de la ville, je n'ai pas de voiture, et on est dimanche, donc pas de moyen de transport en commun avant trèèèès longtemps.
Heureusement, un des amis qui a veillé avec nous, en fait l'organisateur, a une voiture, il comprend la situation et avec une nuit blanche dans la tête on part à la recherche, après une vérification sur mappy, de l'appart et de mon ex et sa tentative de suicide.
Je ne vous dis pas le bordel ! En tout cas, je ne peux pas trop vous dire mon sentiment à ce moment-là, parce que franchement, je prenais sur moi là...
Bref, on arrive, entre temps j'ai eu le petit ami au téléphone qui me dit que j'ai bien fais d'appeler le samu (c'est parce qu'ils ont rappelé chez lui qu'il est au courant) et qu'il m'attend pour qu'on discute.
Bref, j'y suis resté un peu plus de deux heures, le samu n'est pas venu, ayant expliqué avant mon arrivée que tant qu'elle restait calme tout irait bien, même si elle dormait.
Mon ex a pété un plomb, étant complètement paumé dans sa tête, sa vie, etc... (je ne dirai rien là-dessus) on a donc beaucoup discuté elle et moi, moi essayant de à la fois la rassurer mais aussi de la bouger pour qu'elle réagisse sur sa situation parce qu'elle peut pas continuer comme ça.
Bref, vive le social ! (prenez cette remarque comme vous voulez)
Moi qui m'était juré de ne plus avoir de contact avec cette jeune fille, me voilà à avoir prévu jeudi de la revoir pour faire un pré-bilan au calme pour essayer de la guider sur ce qu'elle doit faire (oui, son petit ami, bien que certainement très bien, en est incapable). Objectif : D'ici jeudi elle aura envoyé minimum une cinquantaine de cv et lm pour trouver un "vrai" boulot.
Par "vrai", j'entends un boulot avec des horaires fixes, etc. et pas un truc en cdd renouvelable...

Bref, mon ami, super patient, me ramène après m'avoir attendu ces deux heures, on rentre à la résidence, et là, ceux qui étaient restés, nous apprennent qu'en désespoir de cause, ils ont appelé la fourrière car Devil n'était toujours pas revenu chercher son chien. Il était près de 18h.
Le chien finit donc par partir, le gars de la fourrière étant particulièrement sympathique, rien à voir avec les policiers d'avant... (note personnelle)
Pour se changer un peu les idées de ce week-end mouvementé, on décide de se faire une soirée repizza avant de ranger et nettoyer la salle de la veille, car ça n'avait toujours pas été fait.
22h, on a presque fini, quand tout à coup...

Devil fait son apparition, il cherche son chien.
Heureusement, le jeune homme, quand il est sobre est très bien, on discute, il s'excuse pour la veille, il comprend qu'on ait dû laisser le chien, malgré tout on l'aide à trouver les numéros et l'adresse de là où il serait en théorie. C'est fermé, il devra attendre le lendemain pour appeler. En attendant le gardien d'astreinte l'ayant vu, décide de lui faire une lettre expliquant à la SPA pourquoi son chien s'y trouve en omettant le passage par la prison afin de l'aider à le récupérer le plus rapidement possible. Tout se passe très bien, rapidement, dans le calme, bref, la soirée, et par là même le week-end, s'est fini vers minuit, après avoir (enfin) terminé un ou deux jeux de société à l'appartement de l'organisateur de la soirée.

Et me voilà à raconter mon histoire, à près de deux heures du matin, une nuit blanche dans les dents (j'ai quand même réussi à dormir 3h à la suite dans la journée), une tentative de suicide sauvée, un apprivoisement de chien (j'ai une terreur bleue des chiens, et pourtant, j'ai réussi à le caresser et même à lui enlever sa muselière ! Même maintenant je crois que je réalise pas comment j'ai fais, mais ça, ça sera une autre histoire).

Bref, je décompresse de ce week-end pour le moins mouvementé, mais pas trop, car demain, j'ai cours à 8h30, un cours que je ne peux absolument pas rater, car c'est le jour de correction d'un devoir à la maison que j'ai rendu en retard, mais grâce à la magie d'inter net et ma prof compréhensive, j'ai pu le rendre et elle me le corrigera. Par contre elle m'attend au tournant. Donc impossible de faire de grasse matinée demain matin.

Et comme dirait Vincent Véga : "Tu m'excuses, mais je vais retourner chez moi, je dois faire ma crise cardiaque."

Pas : désolé pour ce très très long pavé sans couleur ni aération, mais ça vient du coeur.

Voici donc comment s'est passé, si ce n'est le pire, le plus mouvementé des week-end de ma vie."

 

 

Plus tard :

 

"Et encore, ça c'est seulement ce qui m'est arrivé à moi.
Le gardien d'astreindre a eu des appels à toutes heures de la journée, du samedi au dimanche non stop, alors que d'habitude, il n'y a rien.
Quand je l'ai fais, en un an, j'ai du avoir au maximum 10 appels. Et on fait ça qu'une semaine par mois et uniquement la nuit et le week-end.
Bref, il a très peu dormi, et dimanche soir, après que Devil soit reparti et qu'il lui ai fait son mot, il nous rappelle : "Il y a une fuite d'eau dans l'immeuble, ça coule sur les bâtiments du métro."
Une heure après, il résous le truc, quand il se fait réveiller par une nana de l'immeuble : "j'entends marcher au-dessus de chez moi..." Le "dessus" de chez elle est le toit où il n'est pas censé y avoir quelqu'un. Enfin... C'est un toit, avec des rebords, la porte n'est pas fermée à clé, personne n'a jamais eu d'interdiction d'y aller, d'autant plus que la vue y est magnifique.
Le gardien y va quand même : personne...
Je crois que ça a été la dernière pour lui et qu'il a pu profiter de sa nuit.

Ensuite une amie qui a participé à la soirée jeu est venue prendre des nouvelles le lendemain matin, car vivant avec son copain, ne pouvait rester passer la nuit avec nous.
Mais elle a dû repartir presque de suite : on venait de lui annoncer que lors de la nuit précédente l'un de ses meilleurs amis et son frère ont profité d'une soirée beuverie pour faire le jeu le plus stupide qui soit : sauter d'un pont.
Les pompiers sont toujours à la recherche du corps dans le fleuve...
S'il y avait vraiment eu un week-end où j'aurais dû être malade, ça aurait bien été celui-ci..."

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Commentaires
C
il y avait vraiment des mauvaises ondes qui trainaient cette nuit là
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